Lutter contre le gel des vignes
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- Publié le : 07-05-19
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Le réchauffement climatique n'est plus inconnu pour personne. Tout le monde en est conscient, et si les choses tardent à bouger pour lutter contre celui-ci, quand bien même un grand nombre d'actions se créent chaque jour pour tenter de préserver l'avenir de notre planète, les effets de ce dernier se font déjà ressentir.
Le terme est cependant trompeur, car si la température globale de la planète augmente, cela ne va pas sans des dérèglements qui font que les températures fluctuent au delà des températures normales de saison. On peut ainsi avoir des hivers fort chauds, et un printemps plus froid ...
Cela n'est pas sans conséquence pour la viticulture qui se voit chamboulée par ces changements.
D'une part, parce que si l'hiver est plus clément, les bourgeons ont tendance à sortir plus tôt.
D'autre part, parce que si les bourgeons sont sortis plus tôt, lors de gels après cet évènement, ceux-ci risquent de ne pas survivre aux températures négatives. Une perte plus ou moins conséquente peut alors être observée chez les viticulteurs si ceux-ci ne réagissent pas.
Brûler des ballots de paille pour sauver ses vignes.
Une solution qui a été trouvée il y a quelques années contre ces gels tardifs et lors de la sortie avancée des bourgeons. Il s'agit tout simplement de brûler des ballots de paille.
Ce n'est cependant pas si simple. D'une part parce qu'il faut sans cesse contrôler les ballots de paille afin que ceux-ci restent humides, afin de créer de la famille. C'est celle-ci qui va protéger les vignes, en créant un nuage chaud au dessus des vignes et créant une couche protectrice contre le gel. La température sous ce nuage augmente alors de quelques degrés.
Le feu doit par ailleurs être maintenu longtemps (pratiquement toute la nuit dont la température descend en dessous de 0°C.) afin de continuer de chauffer les vignes et d'éviter la nécrose des bourgeons et des feuilles que le gel pourrait provoquer.
Mais parfois, il n'y a pas assez de paille pour réchauffer toute la superficie des viticultures.
Il est heureusement également possible de brûler des branchages de sapin par exemple, puisqu'ils créent également beaucoup de fumée.
D'autres solutions pour lutter contre le gel ?
Il existe d'autres moyens pour lutter contre les températures descendant en dessous de 0°C.
La tour antigel, aussi appelée brasseur d'air ou encore batteur d'air en est une.Cette infrastructure ressemblant étrangement à une éolienne permet en réalité de capter l'air à moyenne altitude, et de le ramener au niveau du sol, afin de faire gagner jusqu'à environ 5°C au niveau des vignes.
Cependant, cette solution est chère est nécessite un gros investissement, puisqu'une seule de ces tours coûte environ 40.000euros, et ne couvre qu'une superficie de 4 hectares, soit environ un rayon de cent mètres autour de la tour, bien peu quand on sait qu'en Belgique, les vignobles couvrent une surface de 350 hectares environ, soit un peu moins de 90 batteurs d'air, pour un prix total de plus de 3,5 millions d'euros...
Certains utilisent également des chauferettes ou des bougies. Ils parlent quant à eux d'environ 4 à 5°C gagnés. Mais ce moyen est fort polluant et coûteux.
D'après une étude de la chambre d'agriculture de Loir-et-Cher, une heure de main d'œuvre par hectare est nécessaire pour l'allumage des bougies, et l'utilisation de celles-ci coûterait environ 1645euros hors taxe et par hectare, pour permettre deux allumages (deux fois cinq heures.) hors main d'oeuvre.
Enfin, Il existe une méthode que l'on appelle l'aspersion, et qui consiste à arroser sans interruption les bougerons durant les périodes critiques. Elle nécessite un arroseur tous les 15 a 20m. Cette solution est considérée comme non polluante, mais consomme une énorme quantité d'eau (50 m³ par heure et par hectare.), tout en coûtant environ 4500 à 8400 euro hors taxe par hectare de vigne, et 300 euros d'utilisation par hectare, toujours selon la même étude. Elle représente également des conditions météorologiques précises afin d'être déclenchée ni trop tôt, ni trop tard. Des sols pas assez perméables peuvent également provoquer des ravinements et/ou de l'érosion.
Le moyen le moins coûteux ?
Brûler de la paille s'avère finalement la solution la plus économique – la tonne de paille coûtant environ 15 à 20 euros, et qu'un peu plus d'une vingtaine de tonnes serait suffisant pour maintenir au chaud une centaine d'hectares de vignes, soit 16 euros pour 4 hectares.
Elle n'est cependant pas à considérer comme la moins polluante, puisqu'elle cause l'émanation de beaucoup d'éléments polluants, de par la basse et courte ignition, et qui empêche ces éléments de brûler complètement.
Sont ainsi libérés du CO2 en quantité, des métaux, et nombre de dioxines et de furanes.